Pierre Monatte (1881-1960) est né dans cette maison au centre du village, qui était celle de son père, maréchal-ferrant, aujourd’hui occupée par sa petite nièce.
Pierre Monatte, homme attachant, courageux et intelligent s’émancipe à 19 ans et part pour Dunkerque puis Paris où il devient l’un des personnages centraux du mouvement syndicaliste révolutionnaire.
Pacifiste convaincu, il joue un rôle important au sein de la C.G.T. et crée en 1909 la revue La Vie ouvrière qui paraît toujours mensuellement aujourd’hui.
Naturellement, son activisme lui vaudra de multiples arrestations, procès et séjours en prison.
Fidèle à ses convictions internationalistes et pacifistes, il s’oppose à l’union sacrée et sera appelé au 52ème régiment d’infanterie. Refusant toute intervention de la C.G.T. et tout passe droit, il sera affecté au front jusqu’à la fin de la guerre et ne sera démobilisé qu’en mars 1919.
Cédant aux sollicitations de Léon Trotsky, il adhère au Parti Communiste Français en 1924, mais ne supportant pas les moeurs des staliniens il démissionne quelques mois plus tard, non sans avoir publié une lettre “aux membres du parti” dans laquelle il dénonce les “méthodes autocratiques imposées dans le parti qui sont un flagrant désaveu du bolchévisme”.
Cette expérience lui fut tellement pénible qu’il refusera désormais d’adhérer à quelle qu’organisation politique que ce soit.
En 1925 il crée la revue La Révolution prolétarienne qui paraît toujours aujourd’hui.
Il meurt en juin 1960, d’une hémorragie cérébrale, alors qu’il s’apprêtait à revenir en vacances à Monlet avec son épouse.
Comme indiqué dans “Syndicalisme révolutionnaire et communisme” : jamais il ne s’est trahi, il n’a jamais obéi à la fascination du pouvoir, ni à celle de l’argent.
Surnommé il y a un siècle “le rouge” dans son village, il en est aujourd’hui la fierté.